L’IA transforme le droit avec des outils innovants, mais nécessite de comprendre son vocabulaire.
Sous le rideau techno, l’IA transforme progressivement la manière dont les dossiers sont analysés, les contrats revus, les écritures décortiquées et les plaidoiries préparées. Dans cet élan, un obstacle à la compréhension et lui fort compréhensible demeure : le « jargon » technique qui entoure ces technologies. Algorithmes prédictifs, modèles de langage, biais algorithmiques… autant de termes donnant le tournis et « générant » une angoissante impression de sorcellerie informatisée. Aussi, pour maitriser son sort de juriste : mieux vaut les comprendre et les maitriser ne serait-ce que pour poursuivre le dialogue sans malentendu. Car il s’agit finalement de « modèles de langage » à mêler et non pas à opposer.
Ce sont d’abord ces premiers mots pour pouvoir ouvrir la relation.
Machine Learning (apprentissage automatique) : Branche de l'IA où les algorithmes apprennent à partir de données pour améliorer leurs prédictions et analyses au fil du temps.
Deep Learning (apprentissage profond) : Sous-catégorie du Machine Learning, utilisant des réseaux de neurones pour des analyses complexes comme la reconnaissance d'images ou le traitement du langage.
Traitement du Langage Naturel (NLP) : Discipline permettant aux machines de comprendre, générer et analyser le langage humain, utilisée pour traiter la jurisprudence et rédiger des documents juridiques.
Modèles de Langage (LLM) : Algorithmes formés sur de vastes ensembles de données textuelles pour rédiger, interpréter et structurer des contenus juridiques.
Automatisation des processus robotiques (RPA) : Technologie qui automatise des tâches répétitives dans les affaires juridiques, comme la gestion des dossiers ou la rédaction de documents simples.
Système expert : Logiciel imitant le raisonnement d’un expert, utilisé pour analyser des cas juridiques et proposer des stratégies basées sur des règles définies.
Analyse sémantique : Étude du sens des mots dans un texte, permettant de comprendre les documents juridiques et d'en extraire des informations pertinentes.
Extraction d'informations (IE) : Processus permettant d'extraire des données spécifiques à partir de textes non structurés, comme les contrats ou décisions de justice.
L’IA ce sont des promesses à tenir pour stabiliser la relation et donc des éléments de première conversation
L’opacité des algorithmes et l’explicabilité : Comment un avocat peut-il faire confiance à un outil dont il ne comprend pas le fonctionnement ? L’explicabilité de l’IA est un défi fondamental. Si une IA recommande une stratégie judiciaire ou prédit une décision de justice, l’avocat doit être en mesure de justifier ce raisonnement devant un juge ou un client. Or, certains algorithmes sont des « boîtes noires » difficiles à décrypter. A décoder avec les prestataires donc.
Les biais algorithmiques et leurs dangers : Les algorithmes ne sont pas neutres. Ils apprennent à partir de données passées et peuvent reproduire, voire amplifier, des biais existants. En matière judiciaire, cela peut conduire à des discriminations involontaires. Un outil de prédiction du risque pénal, par exemple, pourrait renforcer des tendances historiques biaisées. L’avocat doit donc être capable d’identifier ces biais pour ne pas être la chambre d’enregistrement des résultats générés.
L’IA et la protection des données : La confidentialité des échanges et la protection des données clients sont au cœur des préoccupations des avocats. Or, certaines IA nécessitent un accès à des volumes massifs d’informations pour fonctionner efficacement. L’utilisation d’outils basés sur le cloud ou d’IA accessibles via des plateformes tierces pose la question de la sécurité des données et du respect du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données).
Les outils d’IA destinés à l’optimisation du travail juridique sont déjà nombreux et en constante évolution. Ces outils ne visent pas à remplacer l’avocat, mais plutôt à améliorer son efficacité et à lui permettre de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
L’analyse automatique de contrats permet, par exemple, d’extraire des clauses sensibles, de détecter des risques potentiels et de générer des résumés. Cela offre un gain de temps précieux dans le cadre de la revue contractuelle. De même, certaines plateformes d’IA intègrent des outils de recherche juridique avancée qui offrent des analyses approfondies de la jurisprudence et des tendances légales, ce qui facilite considérablement la veille juridique. Par ailleurs, les chatbots et assistants virtuels peuvent répondre aux questions récurrentes des clients, libérant ainsi du temps pour des tâches plus stratégiques.
L’IA intervient également dans la génération automatique de documents : elle peut rédiger des projets de contrats, des actes ou des conclusions, en s’appuyant sur des modèles préexistants. Ces outils permettent de gagner du temps tout en maintenant un haut niveau de précision et de qualité dans la production de documents juridiques.
Afin de s’imposer dans le monde juridique, l’IA ne doit pas chercher à remplacer l’humain, mais à compléter et renforcer ses capacités. Ses propositions doivent être présentées de manière claire et humble, tout en mettant en lumière son potentiel dans l’état actuel de son développement. L’IA permet aux avocats de gagner en productivité en automatisant les tâches répétitives, ce qui leur donne plus de temps pour réfléchir stratégiquement et entretenir des relations avec leurs clients. Elle renforce également l’analyse juridique en utilisant des modèles prédictifs qui aident à anticiper les décisions et à affiner les stratégies contentieuses. Enfin, l’IA peut améliorer le service client en offrant des solutions plus rapides et plus précises, tout en optimisant la gestion des dossiers.
Logique en tant que juriste de se sentir bousculé et inquiet. L’Union Européenne peaufine pour forger une confiance pérenne un cadre juridique spécifique pour l’IA. Les acteurs du droit doivent participer aux débats pour s’assurer que ces innovations servent la justice sans la dénaturer.
L’avocat de demain ne sera pas nécessairement un expert en programmation, mais il devra maîtriser le langage de l’IA pour ne pas se laisser distancer. À défaut d’embrasser cette mutation, il risque bien de voir d’autres acteurs prendre le relais sur certaines missions qui lui étaient autrefois réservées. Bref, de voir son pré carré grignoté par des acteurs qui se seront saisis du changement de vocabulaire et « auront pris langue » avec les clients. Comprendre l’IA, c’est finalement assurer l’avenir de la profession tout en préservant son essence : conseiller et défendre avec discernement. Et avec un accompagnement technologique adapté. En bonne intelligence. Humaine et artificielle.
Chers avocats, Andy s’associe à vous pour simplifier votre pratique, renforcer vos relations et intégrer l’innovation au cœur de votre croissance.