Jeunes avocats

Avocats collaborateurs : satisfaction majoritaire mais contrariétés en filigrane ?

Collaboration : derrière la robe, un équilibre pro/perso en tension.
Avocats collaborateurs : satisfaction majoritaire mais contrariétés en filigrane ?

Flexibilité, télétravail, bonus : sur le papier, la collaboration semble retrouver un bon rythme. Après des années de tensions dans les barreaux liées aux modifications des modes de travail et à des circonstances exceptionnelles liées notamment à la pandémie, les chiffres affichent un apaisement. Mais derrière le « rideau » des sourires apparents, des points de crispation se manifesteraient.

Car derrière les claviers portables et les visioconférences en chaussettes, une réalité plus rugueuse se profile. La robe pèse, parfois plus qu'elle ne devrait. L'exigence, elle, ne s’est pas allégée. Moins de postes, plus de pression, et un recrutement difficile : les cabinets tendent parfois la corde et certains collaborateurs finissent par rompre. Les entretiens tournent parfois à la confrontation des exigences.

Les chiffres du CNB et des études de la LJA ou du Monde du Droit révèlent les conséquences : les troubles psychologiques deviennent la deuxième cause d’arrêt de travail. Un symptôme ? Sûrement. Une alerte ? Sans doute. Une routine acceptable ? Jamais.

Tout va très bien sur le principe

La profession a indéniablement progressé sur certains fronts. Le télétravail n’est plus un privilège mais une norme installée. Les jeunes avocats peuvent organiser leurs journées avec davantage de souplesse. Cette flexibilité, longtemps réclamée, commence à prendre racine.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, 66 % des collaborateurs se disent satisfaits de leur environnement de travail, et 60 % de leur équilibre vie pro / vie perso. Certains cabinets, plus attentifs à la rétention des talents car aussi soumis à des difficultés d’embauche proposent désormais des bonus ou des augmentations significatives. Pour la première fois depuis longtemps, nombre de collaborateurs parlent même d’une atmosphère « plus saine ».

 

Tout principe comporte des exceptions

Mais derrière ce satisfecit, des signaux faibles se manifestent. Les exigences, elles, n’ont pas été révisées à la baisse. Pire, elles se seraient renforcées à mesure d’une montée de la concurrence dans certains secteurs d’exercice. Des cabinets ont réduit leurs effectifs pour maintenir leur rentabilité chargeant davantage les collaborateurs restants. Le résultat est une pression croissante, une fatigue mentale, un effritement lent mais réel de l’enthousiasme des débuts.

Dans un contexte où seuls 19 % des cabinets envisagent de recruter, la tension est palpable. Moins de recrutements, moins de renforts, plus de dossiers. Et le tout dans une ambiance où l’on parle plus souvent de performance et peut-être plus rarement de prévention.

Les arrêts de travail pour épuisement ou troubles psychologiques croissent. Et les confrères évoquent en creux parfois un mal-être qui n’apparaît nulle part dans les bilans comptables mais ronge possiblement les équipes en silence.

 

Des exceptions qui disparaissant pour cause de départ

L'épuisement n’est que la partie émergée. Derrière, c’est tout un ensemble de frustrations, de renoncements, souvent rarement exprimés et discuté qui mènent au départ. Le déséquilibre entre vie pro et vie perso ou sa perception persiste chez bon nombre de jeunes avocats. Les outils sont là, mais les usages peinent à suivre. Et la valeur travail fait l’objet logiquement d’une appréciation différente en fonction de la date d’entrée dans l’exercice professionnel.

Beaucoup évoquent aussi le manque de soutien. L’absence de mentorat réel. Une intégration trop rapide, trop froide. Et cette impression, tenace, de devoir « prouver » sans jamais être véritablement épaulé.

Enfin, l’horizon professionnel lui-même semble trop incertain. L’association, qui faisait office de cap, n’est plus une progression évidente. Les perspectives personnelles voient s’entrechoquer des désirs d’épanouissement intime et des souhaits de profession sociale « brouillés ». Le sentiment d’être en transition « permanente » peut devenir pesant. Certains quittent ainsi la robe sans fracas mais avec un goût d’inachevé.

 

L’engagement professionnel ne se mesure évidemment pas en heures facturées. Si tant est que la méthode puisse avoir encore quelque avenir. Il se mesure en sens trouvé, en avenir construit, en équilibre accepté. Les cabinets qui l’ont compris recrutent mieux et retiennent davantage. Non pas parce qu’ils promettent moins, mais parce qu’ils écoutent plus.

C’est peut-être ça, la révolution discrète du monde du droit. Non plus celle des outils, mais celle de l’attention portée à ceux qui les utilisent. Parce qu’à force de tirer sur la corde, même les plus brillants finissent par se demander si le lâcher prise. Et une robe, ça se pose aussi.

Jusqu’ici tout va bien mais autant prévenir les chutes d’enthousiasme.

 

Sources :

Capstan, L’absentéisme en entreprise n’est pas fatalité, 2025-06-24
LJA, Recrutement en cabinet : les grandes tendances de la rentrée
Conseil national des barreaux, Baromètre « Emploi & Recrutement » 2024
Le Monde du Droit, Les avocats sont plutôt satisfaits de leur qualité de vie et de leurs conditions de travail

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